Gardien de troupeau à Beni Amar et à El Tarf

Publié le par Monadjudantchef

Ma vie d'enfant à Beni Amar était insouciante, douce et légère et s'il m'arrivait quelques mésaventures, je ne les devais qu'à mon envie d'ailleurs.

Comme je l'ai expliqué dans un article intitulé 
Ma vie à Beni Amar , mon père cultivait les terres de Monsieur Bouvat. Nous avions un troupeau de boeufs, de génisses et de quelques veaux dont je devais m'occuper ; il y avait environ 100 à 150 têtes de bétails.

Pour être plus juste, je devrai évoquer un berger que mon père employait toute l'année et qui gardait le troupeau en ma compagnie et celle, accessoire, de mon plus jeune frère Amar.
En fait, lors de la bonne saison (d'avril à octobre) et lorsque je me rendais à l'école, un berger tunisien adulte d'une trentaine d'années était embauché par mon père. Les samedis, dimanches et jeudis je gardais alors le bétail avec ce berger mais parfois celui-ci prenait des congés et je gardais les bêtes seul, bien souvent accompagné de mon petit frère. J'avais alors 10 ans.

 

Les troupeaux étaient emmenés sur les terres de monsieur Bouvat et ma tâche principale était d'éviter qu'ils n'aillent paisser dans les champs avoisinants.

 

Il m'arrivait de m'endormir et le garde champêtre, monsieur Paoli, mettait les animaux à la fourrière quand ceux-ci s'étaient égarés par delà nos terres. Il lui arrivait de me courser mais blessé de la guerre de 1914-1918, il avait dû mal à me rattraper, ce qui m'amusait beaucoup.

 

Lors de la saison d'hiver, le troupeau était emmené dans la montagne d'El Tarf (lieu où vivaient mes grands-parents maternels).250px-Algeria_36_Wilaya_locator_map-2009_svg.png C'était la transhumance ; dans ces montagnes la nourriture y était abondante et le bétail grossissait à vue d'oeil.

 

Je partais tôt le matin avec mon repas de midi et je devais parcourir 7 kilomètres pour me rendre à la montagne puis je devais marcher encore et encore pour retrouver, dans la montagne, le troupeau. Dès la tombée de la nuit, je repartais à la maison.

J'étais alors seul. Je devais faire l'école buissonnière avec l'accord de mon père. Je les gardais au moins 4 jours par semaine, les jours restant le troupeau était laissé sans surveillance.

 

Ma présence était nécessaire pour surveiller tout voleur potentiel.

 

La faune de la montagne y était abondante : hérisson, chacal, sanglier, cerf, porc-épic, biche, merle, grives, rouge-gorge...

Une fois et une fois seulement j'ai la malheureuse idée d'amener avec moi le chien de la maison : nous fûmes suivis par des chacals. Notre pauvre chien se collait à mes jambes, mort de trouille.

Malgré ce petit incident, j'ai aimé cette vie insouciante et "nature".

Publié dans Journal intime

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article